
Focus sur les Business Schools en France
En France, les Business Schools s’adressent à une variété de publics : les étudiants en formation initiale, majoritairement issus des classes préparatoires, mais aussi de filières universitaires ou technologiques, professionnels en activité pour des projets de perfectionnement ou de reconversion, ou encore étudiants internationaux, attirés par la qualité des enseignements, l’expérience multiculturelle et les cursus anglophones.
A noter que ces établissement d’enseignement supérieur jouent un rôle clé dans la formation des cadres et entrepreneurs, avec des offres de formation diversifiées et adaptées aux besoins des entreprises et du marché international. Face à une pression concurrentielle croissante, les écoles élaborent des stratégies de différenciation pour maintenir leur attractivité et leur leadership. Quand certaines jouent sur le crédo de l’employabilité (alternance, Talent Career, réseau Alumni etc.), d’autres tentent d’attirer les étudiants en prônant l’engagement associatif et le développement à l’international par la création de campus à l’étranger.
Leur modèle économique repose sur plusieurs sources de financement complémentaires :
- les frais de scolarité finançant en grande partie les programmes et les infrastructures
- les partenariats avec les entreprises permettant de développer des programmes sur mesure, des chaires de recherche thématiques et des contrats d’apprentissage
- le développement de la formation continue
Les tendances du marché des Business Schools
Avec le développement de la formation continue et l’augmentation de la demande pour des programmes courts et certifiants, les écoles proposent des modules de formation aux modalités innovantes, aux formats hybrides, et établissent des (micro)certifications spécifiques adaptées aux besoins des professionnels.
La réforme de l’apprentissage en 2018 a dynamisé le développement des cursus en alternance, permettant une meilleure insertion professionnelle des étudiants tout en répondant aux besoins des entreprises.
Enfin, le marché des Business Schools est confronté à plusieurs formes de concurrence. Entre business schools elles-mêmes, la multiplication des écoles et des campus intensifie la compétition, surtout dans un contexte où la baisse des naissances réduit le vivier d’étudiants potentiels. En outre, les écoles étrangères gagnent en attractivité, notamment grâce à leurs programmes en ligne ou à leurs implantations en France. Et les instituts publics d’administration des entreprises (IAE) et les plateformes numériques (MOOCs, e-learning) proposent des alternatives souvent plus abordables et flexibles.
Des stratégies et des opportunités de différenciation
Les écoles cherchent à se positionner sur des territoires stratégiques pour renforcer leur visibilité et capter de nouveaux publics : développement de nouveaux campus dans les grandes métropoles, ou à l’inverse implantation dans des régions moins couvertes, offrant un potentiel local pour répondre à des besoins spécifiques.
Elles se créent ou développent leur offre sur des thématiques nouvelles ou en tension, principalement les technologies numériques (IA, cybersécurité, data science, blockchain…), les problématiques de développement durable (gestion de l’énergie, finance responsable, économie circulaire…) ou encore les problématiques sectorielles (luxe, sport, agroalimentaire, industries culturelles et créatives…).
Les Business Schools diversifient leurs offres pour attirer des professionnels actifs en proposant des formations adaptées aux contraintes des cadres et des dirigeants, mais également des étudiants internationaux avec des cursus entièrement dispensés en anglais et une approche multiculturelle. En cela, les collaborations stratégiques permettent aux écoles d’accroître leur attractivité : avec les entreprises pour concevoir des programmes en adéquation avec les besoins du marché, et avec des universités internationales pour développer des doubles diplômes.
Les écoles adoptent des solutions pédagogiques innovantes pour répondre aux attentes des apprenants, en termes de digitalisation des enseignements (développement de plateformes d’apprentissage en ligne et hybrides), de méthodes actives (projets collaboratifs, serious games) et d’utilisation de l’IA pour personnaliser les parcours de formation et enrichir les expériences d’apprentissage.
En conclusion, les Business Schools françaises évoluent dans un environnement fortement concurrentiel, marqué par des défis démographiques, des mutations économiques et des attentes renouvelées des apprenants. En misant sur l’innovation pédagogique, la diversification de leur public, et des stratégies de différenciation ciblées, des opportunités de développement pérenne s’offrent à elles.
Les textes du projet de loi de finances 2025 et ses futurs décrets laissent présager une nouvelle baisse des ressources de la formation professionnelle, attendue au 1er trimestre. Comme beaucoup d’organisations, les business schools s’apprêtent ainsi à faire face à une baisse de revenus, à une exigence accrue des financeurs (OPCO, CDC, Régions, Etat etc.), ainsi qu’à une réglementation toujours plus complexe à mettre en œuvre.
Alain GOUET Consultant manager – 19/02/25
Fort d’une expérience émérite depuis plus de 17 ans (menée auprès de centaines d’établissements et financeurs de la formation professionnelle), le cabinet de conseil Lafayette a développé une méthodologie adaptée à ces nouveaux enjeux.
Grâce à un « diagnostic stratégique » de votre organisation, nos équipes établissent un ensemble d’indicateurs dont l’objectif vise à faciliter le pilotage et le suivi de vos modèles économiques, pédagogiques et organisationnels. Par la suite, ces indicateurs pourront être complétés par des pistes concrètes d’optimisation, de développement et de positionnement de vos offres, aussi diversifiées soient elles.