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CONSTAT

En parallèle du développement de l’apprentissage, le contrat de professionnalisation s’affirme pour les salariés comme un levier d’insertion ou de réinsertion professionnelle. Et cela constitue une opportunité de recrutement pour les employeurs ! En tant qu’organisme de formation, vous êtes concerné par un projet de développement de l’alternance pour toucher ce public ? Cette démarche nécessite de s’adosser à une certification RNCP. Unique exception : la mobilisation du contrat de professionnalisation expérimental.

Chez Lafayette, nous vous proposons d’échanger pour adopter la meilleure stratégie de développement de votre offre de formation

1.Pourquoi est-il moins mobilisé ?

Depuis la réforme de 2018, le contrat de professionnalisation a vu son attractivité décliner face à l’essor du contrat d’apprentissage. Cette réforme, marquée par la loi Avenir Professionnel, a mis en place des mesures favorisant largement l’apprentissage : simplification du financement des Centres de Formation d’Apprentis (CFA) via les Opco, introduction du principe des “coûts-contrats”, libéralisation de la création de CFA, augmentation des aides financières aux employeurs et extension de l’âge limite pour signer un contrat d’apprentissage à 29 ans. Ces initiatives ont conduit à un bond impressionnant des nouveaux contrats d’apprentissage, passés de 321 000 en 2018 à 849 600 en 2023.

Le contrat de professionnalisation, confronté à cette concurrence accrue, a enregistré une baisse significative. En 2023, 115 800 contrats ont été signés, soit une baisse de 2,9 % par rapport à 2022. Cette tendance se poursuit en 2024, avec seulement 68 000 contrats démarrés à fin septembre, marquant une chute de 22,1 % par rapport à la même période en 2023. En effet, le contexte de massification de l’apprentissage s’est traduit par un moindre recours au contrat de professionnalisation, dont l’usage se recentre sur sa fonction historique de réinsertion professionnelle de publics adultes.

2. Quels avantages à continuer à y recourir ?

Malgré ce succès de l’apprentissage, le contrat de professionnalisation conserve des atouts qui justifient son maintien. Il s’adresse à un public plus large, incluant les adultes de plus de 29 ans et les bénéficiaires de minima sociaux, des catégories non couvertes par l’apprentissage.

Un autre atout, à l’heure actuelle, réside dans le fait que le contrat de professionnalisation, dans sa version expérimentale, ne soit pas obligatoirement adossé à une certification professionnelle enregistrée au RNCP.

Cette flexibilité, introduite par la loi Avenir professionnel, permet aux entreprises de former des salariés à des compétences adaptées à leurs besoins immédiats, sans contrainte d’inscription dans un cadre normé. Cela ouvre la voie à des initiatives de formation plus innovantes et personnalisées.

Enfin, il reste un levier essentiel pour accompagner les publics éloignés de l’emploi ou pour répondre aux besoins opérationnels immédiats des entreprises dans des secteurs où l’apprentissage est moins adapté. Ces alternants passent plus de temps en entreprise, dans des secteurs où le contrat d’apprentissage est moins répandu (métiers de niche ou zones géographiques spécifiques).

3. Quid du contrat expérimental ?

Le ministère du Travail et de l’Emploi souhaite inscrire durablement le contrat de professionnalisation expérimental, initié par la loi “Avenir professionnel” de 2018, dans le droit commun. Destiné à élargir l’accès à l’emploi en permettant l’acquisition de blocs de compétences sans exiger de certification complète, ce dispositif a rencontré un succès notable avec plus de 35 000 contrats signés entre 2018 et 2023. Son efficacité a été confirmée par son impact sur les publics éloignés de l’emploi, notamment les demandeurs d’emploi de plus de 26 ans (46,86 %) et les jeunes de 16 à 25 ans (44,31 %). Initialement prévu pour trois ans, il a été prolongé à plusieurs reprises jusqu’en 2024. Un amendement au PLF 2025, visant à officialiser son intégration dans le Code du travail, a été déclaré irrecevable au Sénat, mais il marque la volonté du gouvernement d’ancrer ce dispositif dans la durée. Le ministère estime que cette forme assouplie de contrat facilite le recrutement en adaptant la formation aux besoins spécifiques des entreprises et des salariés.

Caroline SCROFANI (Consultante Lafayette) Fev2025 —